Les hippos de Pablo

Dans sa grande sagesse, André m’a alerté sur les risques environnementaux et sociétaux des hippopotames de Pablo Escobar : alerte rouge dans les savanes colombiennes ! Plus de 7000 hippos en 2060, alors qu’il n’y en avait aucun en 1950, et qu’ils n’y ont aucun prédateur naturel ! Impensable il y a quelques années, mais maintenant probable.

Deux mots d’explication : le sinistre mais richissime baron de la drogue, dans sa folie des grandeurs, avait fait venir d’Afrique dans son hacienda des girafes, des antilopes, des zèbres et quatre hippopotames, mais pas de lions, de panthères qui auraient pu troubler leur sérénité. On l’imagine faisant orgueuillesement visiter son hacienda à ses clients, avant qu’ils ne repartent avec quelques kg de coke dans leurs bagages et après s’être délestés d’une bonne liasse de dollars. D’où l’étonnant surnom donné à ces pachydermes : « les hippos de la coke ».

L’affaire s’est corsée en 1993 quand le baron a été flingué. Sagement, les autorités ont rapatrié en Afrique les espèces exotiques, à l’exception de nos quatre lascar(e)s, un mâle et trois femelles (machisme pas mort), sans doute au motif que sur les rives du Rio Magdalena ils trouveraient de quoi vivre paisiblement. Certes, mais voilà qu’ils sont maintenant plusieurs dizaines, d’où les progressions exponentielles jugées menaçantes.

Heureusement, nos pachydermes n’ont pas la fécondité foudroyante des espèces de sangliers introduites en France pour satisfaire les attentes de nos concitoyens chasseurs : un bébé par portée, une portée tous les deux ans, pas de quoi surpeupler rapidement les savanes d’Amérique du Sud. D’autant que ce sont des gros mangeurs, et qu’ils risquent de dépérir s’ils surexploitent leurs pâturages.

Mais ils polluent les rivières (on imagine les volumes de déjections), d’où les alarmes à la surpopulation.

Les associations de protection de la Nature s’opposant vigoureusement à tout massacre de nos charmants compagnons, on est à la recherche de solutions élégantes. Mais aucune n’est en vue pour le moment.

J’en ai une, élégante, voire charmante à souhaits : des bordels ambulants d’hippos femelles stérilisées ! Le scénario est le suivant : un camion dépose une remorque organisée sur le pricnipe des bordels ambulants de l’armée française pendant la grande guerre. Les impétrants rentrent par un côté, bénéficient de l’overdose de tendresse dont ils rêvent, et sortent de l’autre côté. Dans le cas d’espèce, la pub se fait par des odeurs soigneusement sélectionnées et diffusées, et des concerts de chants amoureux, de quoi attirer les mâles des lieues à la ronde. De retour dans leurs foyers, les mâles n’ont plus que des regards compatissants sur les mères de leurs enfants, y compris sur les jeunes vierges qui ne connaissent rien des prouesses amoureuses.

CQFD !

PS : et pourquoi pas breveter ce procédé ?  On pourrait organiser des visites guidées, à distance raisonnable bien entendu, pour filmer le ballet des mâles en rut faisant la queue devant la remorque. A 200 € le ticket, les frais de logistique payés en sus, on aurait une jolie cagnotte ! Et pour avoir accès au spectacle intime, grâce à des caméras bien placées, on paye 100 € de plus. Des galipettes d’hippos, ça change du porno banal.

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