Amis lecteurs, amies lectrices, il ne s’agit pas d’un rêve éveillé, comme ceux dont je me berce, mais d’un vrai rêve endormi. Authentique, d’autant plus surprenant que je rêve peu, ou bien je n’en ai aucun souvenir. Je ne suis pas du genre Sigmund, qui dormait avec un stylo à la main pour noter le moindre message de son subconscient.
Car ce rêve-là, il est gravé dans ma mémoire. Jugez-en : assis tout en haut de l’Univers, je n’avais qu’à me pencher pour le voir sous mes pieds ; des myriades d’étoiles, des planètes de toutes dimensions et de toutes les couleurs, un spectacle de toute beauté. Et tout ça tournoyant dans tous les sens, comme des danseurs de rock acrobatique : ça tourne, ça virevolte, ça vous glisse par-dessous, ça vous passe par-dessus la tête.
Mais, à y regarder de plus près, c’est presque ordonné : des planètes qui tournent autour de leurs soleils, les soleils tournant sagement au sein des galaxies, elle mêmes soigneusement aplaties. Au fond, ça ressemble assez bien aux manuels d’astronomie. Plutôt rassurant, non ?
Mais, mais : c’est quoi ces gros trous noirs, ici et là, où s’engouffrent des planètes entières ? Des aspirateurs à matière ? Et puis, tout ça n’arrête pas d’enfler, de gonfler ; si ça continue, il va basculer le banc sur lequel je suis assis.
Là-dessus, je me réveille, passablement étourdi. Je veux prendre Jacques à témoin, car il était présent dans mon rêve, assis à côté de moi. Mais que dans mon rêve : une fois réveillé, plus de témoin.
Et pourtant, promis, juré, craché par terre, il était là, sous mes pieds, ce fabuleux Univers qui est le nôtre. Pour un peu, en me penchant, j’aurais pu prendre une planète entre mes mains.
Je m’en suis bien gardé ; qu’en aurais-je fait ? La mienne, la nôtre, on est en train de la mettre à mal, et on ne sait pas trop comment la soigner.
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