Symphonie en rut majeur (Ode au printemps)

En ce jour, comme tous les ans, le général Hiver se réjouit d’avoir gagné une bataille, mais nous savons tous qu’il perdra la guerre, car demain les nuits seront de plus en plus courtes, et que dans trois mois il devra rendre les armes devant son délicieux vainqueur : le printemps. Rappelons-nous cette chère vieille « Ronde des saisons » et ses premiers vers : « D’abord le printemps s’avance, car c’est lui qui mène la danse, et sa toque de velours fait rêver tous les alentours. »

Qui n’a ressenti les délicieux frissons d’une température de plus en plus douce et ses conséquences sensibles : les pelures qui s’allègent, les formes qui se révèlent, les invites à une tendresse plus active ?

Et quels exemples saisissants nous donne Dame Nature, avec son appel à la reproduction des espèces dans l’ensemble du règne animal, des mammifères aux insectes en passant par les oiseaux, les poissons, les crustacés et dans les différents milieux qu’ils occupent : la terre, l’eau, le ciel.

Les prouesses physiques qu’ils réalisent pour assurer leur descendance feraient pâlir d’envie nos acrobates les plus doués. Des plus puissants (les orques p.ex.) aux plus discrets (les chauve-souris) en passant par mes chères amies les marmottes ; des pélicans aux étourneaux, des capitaines aux sardines, des sauterelles aux fourmis, du crabe des cocotiers au krill antartique. Tout ceci est formidablement documenté (cf. Wikipédia) et illustré par d’innombrables documentaires (sur Arte.tv p. ex.)

Parce qu’il n’y a pas que l’acte lui-même, il y a l’avant et l’après ; avant : les parades nuptiales, les prouesses musculaires, les courses effrénées ; après : tout est possible, de la responsabilité partagée pour nourrir la marmaille jusqu’à l’abandon pur et simple (tire-toi avec ton fric et fous moi la paix). Et le scénario le plus cruel, avec la mante religieuse qui s’empresse de bouffer son compagnon d’un instant, soi-disant pour avoir de bonnes réserves alimentaires pour sa progéniture : ah la garce !

Dame Nature nous invite ainsi à une véritable symphonie pastorale, mais celle-ci est en rut majeur.

Et homo sapiens, quelle singularité ? Selon le prof de biologie animale de la rue Claude Bernard, il en a une : la seule espèce capable de faire l’amour en toute saison et en toute position. Notre supériorité hiérarchique au sommet de la pyramide des espèces animales est donc bien méritée.

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