De ma terrasse ensoleillée, je bénéficie du bal des mouettes : elles volent pour le plaisir, se laissant glisser d’un courant d’air à l’autre ; un vrai régal pour les yeux.

Par contre, elles chantent comme des casseroles ; quand elles s’y mettent à plusieurs, ce qui est fréquent, même la nuit, on dirait une manif protestataire des commères de Windsor ! Une vraie cacophonie !

Leurs très lointaines cousines les hirondelles ont des caractéristiques exactement inverses : un chant enchanteur, qui fait rêver, et un vol extrêmement besogneux : des battements d’ailes très rapides, comme si elles risquaient la chute mortelle à tout instant.

Du boulot créatif pour le génie génétique ?

On prélève les gênes du chant des alouettes et on les installe chez les mouettes : rien de plus simple pour un pro d’une discipline qui a fait tant de démonstrations éclatantes, n’est-ce pas ?

Imaginons alors le résultat : le bal des mouettes dans les airs, sous nos regards émerveillés et nos oreilles enchantées. Prokofiev et ses cygnes apparaîtrait presque ringard !

Certes la réciproque (greffe des gênes du vol des mouettes sur les alouettes) risque d’être plus ardu, avec des contraintes aérodynamiques majeures. N’empêche, je me contenterai d’un concert nocturne quotidien d’une chorale d’alouettes sagement rangées sur les mats des voiliers.
Bal des mouettes de jour, chorale d’alouettes le soir : succès mondial assuré. Les circuits touristiques de la Camargue, en plus de l’étang de Vaccarès, des Saintes Maries de la mer et d’Aigues Mortes, incluront le bal des mouettes et la chorale des alouettes de Port Camargue.
Des milliers de visiteurs : tout bénef pour le commerce local, mais que devient ma précieuse tranquillité ?
Et si le génie génétique planchait sur d’autres sujets majeurs pour l’avenir de l’humanité, comme la productivité laitière des chauves-souris ?